Thursday 3 July 2008

strange messengers/ étonnement




I
des châtaigniers près de la gare, une marmaille descendit du train dans un nuage coloré de pluie. acides en un liquide industriel, les enfants couraient devant. ils étaient partiellement présents avec des légions d'anges radioactifs d’un dessin signé de 1969, je crois, mais je ne me souviens plus d’une date précise. il y avait un cinéma délabré, quelque chose qui m’a fait naître ; et avec ce que j’avais fait, on m’a laissé la première chambre pour dix jours où je logeais et dormais rassurée par une agressivité indécise.
(charleville le 30 mai 06)


II
calmes méditations nocturnes ponctuées par les sonorités voilées ou imprécises d’un univers qui n’est connu qu'à distance, de prime abord de cet arabia/ un marché se produit, se déplace ; une pénombre qui brûle et s’évade pourtant du noël sur terre. il y avait un défi quasiment diabolique, la graine blanche sur des lettres d’abysse, une matrice d’où procède tout le discours. or, j'avais rangé des cartes postales, un cri par intervalle glissant à travers l’écran des souvenirs ou la barrière des portes et des volets entrebâillés ; le chrome au corps du cadavre luisait dans une nuit meurtrière qui était le cinéma.


III
une foule exaltante débouche sur le vacarme sauvage d'un clan de garçons ne cessant de m’attirer par leur fauve saleté, tout en partance, qui braillent encore des hymnes sur paris, au loin dans la lumière violacée. c'était la postérité, la nation entière qui paraissait sur scène, lorsque le flambard ignare, en bas de ma fenêtre, crie à sa farce.
demain, je vais dérober toute une gerbe de roses lie-de-vin, la poser sur la tombe à la lisière de l’empire nouveau et celle de ma princesse
-J. Nicolas Arthur Rimbaud
(charleville/ juin 2006)


IV
tout en étant héritier du punk, le vrai rejeton musical des écrivains américains de la beat génération dont émane élégamment l'esprit tout à la fois bohème et iconoclaste, déferlait en ma princesse new-yorkaise et la commémorait dans une liberté dégoûtante. de films longs, muets, austères, le psychédélisme dans le cinéma expérimental de stan brakhage me faisait pleurer.


V
deux femmes sont groupées autour du tombeau projeté ; la morte se regardant dans un miroir avec une servante debout ouvrant un coffret d’armures, disposées à leur sécurité future.
il se trouve un triptyque en mosaïque dans son creux dont la princesse dénoue un nœud crème sur ses bras et ses ganglions, avant qu’elle ne m’ait donné une poignée de main contractée qui fut retenue par les faisceaux dans la nuit. elle était un membre sans mort/ection visible. elle se dévoua à une valve imperméable d’encre à tatouage et des numéros.
il y avait des larmes soutenues sur une rampe de rayons visuels et limpides, dans les interstices des rues, et d’un immeuble à l’autre, tel un reflet de l’incendie lointain et désolant ; de là-bas derrière des grèves, elle voyait mes larmes.
pourtant, dans l’évocation pour les noces de sa sœur, elle a obtenu un fragment transcendant ; et, en mouvance, un fanal parfaitement incandescent résidant en sa présence justement souveraine. elle réfléchit. elle défiait l’ordre d’une telle illumination, prise au préalable dans l’évangile, dans le paysage d’un soldat nocturne ; et dans l’étonnement, dans le morcellement du pays, le soleil se reflète sur le vernis de la miniature ; il se cogne et se brise là où elle a regardé.


VI
la lumière se noie dans une bruine anodine et cendrée du contact antérieur. ma main tremble alors que le contact me redresse. l’ultime moment collectif : un garçon regarde deux femmes ; je suis rassurée par leur proximité et par son rêve d’évasion.






© Katia Roessel
Paris, 2006








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