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Le soleil est chaud. Je vois la rivière. Je vois les arbres tachetés et brunis dans la lumière automnale. La mort, pareille à un torrent, escalade les rochers, abat brutalement les vieux arbres, se précipite au fond des gouffres avec un abandon splendide. Elle est partie ; je suis ici contemplant la nature. Si la nature n’est pas l’unité ou la continuité qu’on la croyait être encore deux siècles auparavant, elle reste en même temps inséparable de l’Histoire. Mais c’est l’être, le Sein de Heidegger, qui a été soumis à l’Histoire. C’est en effet là, et là seulement, que s’origine pour moi la nouvelle conscience par la mort. Car sur le fond d’un anéantissement préalable la réalité n’est pas, elle a à être cherchée et conquise d’abord. C’est ainsi que je caresse l’idée qu’il nous faut au bout du compte, hélas, une réalité d’emblée centrée sur la mort. Une réalité solide en mémorisant l’homme moderne marqué par la vie, mais probablement dépaysé dans sa société. Puis je dois tomber dans des réflexions qui sembleront jetées au hasard.
il est vrai que la mort représente une grande partie dans notre nature. Elle préserve la vie, et celle-là typique d’une réalité, justement, agissante. Mais la mort doit à la vie son innocence. Or, par rapport au cataclysme humain qui remonte dernièrement à l’horreur du génocide en Allemagne, je vois l’opportunité renversante de faire renaître la nature dans son temps pour la première fois. Puisque c’est l’humanité qui, depuis, est aussi en quête de réalité. Quelle nature y mettre donc en œuvre, ou rendre au service d’une nouvelle catharsis ?
J’observe. J’essaie de comprendre. Le temps presse à franchir les confins d’une moralité fondée dans la mouvance de l’humanisme dont on est bien fier en France, mais qui paraît caduc, corrompu et complètement dévalorisé à mes yeux. Cet humanisme s’éteignait tout juste au moment où l’émotion ouvra les cieux nocturnes du romantisme. N’importe quelle horreur, je veux que l’on considère cela, que l’on puisse prolonger la vie en pénétrant la mort tue auprès des innombrables destins sur terre...
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TRANSLATION of His Imperial Majesty, Haile Sellassie I.
Monday, 3 August 2009
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